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L’incroyable histoire d’Ahmed Allay, emprisonné pour avoir gagné au Loto !

Le 6 mars 1985, Ahmed Allay ouvre le journal et constate que le hasard lui a sourit. Les six numéros qu’il a joués la veille au loto ont été tirés, il est le gagnant de 4,7 millions de francs. Deux ans plus tard, il est condamné à 18 mois de prison pour escroquerie. Son procès va peut-être être révisé…

Ahmed Allay

« Rendez-vous à la case prison, ne passez pas par la case départ, ne touchez pas 20 000 francs. » Si tout le monde sourit lorsqu’il entend cette phrase en jouant au Monopoly, Ahmed Allay doit, lui, s’effondrer ! En 1985, ce jeune professeur de physique-chimie prépare sa thèse à l’école de Mines de Nancy. Amateur de loterie, il tente régulièrement sa chance au Loto jusqu’au 6 mars 1985 où il emporte le gros lot, une cagnotte de 4,7 millions de francs. « J’étais très heureux et je me suis rendu chez le buraliste pour faire constater mon gain. Arrivé dans le bureau de tabac, on m’a dit que personne n’avait été prévenu de ce gain et que je devais repasser plus tard »… C’est ainsi que son calvaire commence.

Quelques jours plus tard, le même buraliste lui explique que les documents réservés à ce qui est aujourd’hui devenu La Française des Jeux ont été déclaré absents avant le tirage. À l’époque, le système du Loto n’était pas aussi sécurisé et fiable qu’aujourd’hui. Un ticket se décomposait en trois souches, l’une pour la Société de loterie nationale, l’autre pour le joueur et la dernière, une copie pour le buraliste. Au final, Ahmed Allay se verra expliquer que son ticket n’a pas été enregistré et que le remboursement de sa mise peut-lui être proposé…

Certain de son fait, le jeune professeur prend les conseils d’un avocat et réclame son gain par voie de justice. La réponse ne se fait pas attendre, il est à son tour attaqué par la Société de loterie pour « tentative d’escroquerie » !

On lui reproche d’avoir validé lui même un ticket vierge pour y reporter ensuite les numéros du tirage, une fois ceux-ci découverts. Un mauvais avocat et une confiance en sa bonne foi lui fond perdre ce premier procès. Il est donc relaxé en première instance puis condamné en appel à 18 mois de prison ferme !

Durant son incarcération, un avocat lui vient en aide et reprend son dossier. De nombreux éléments sont apportés pour prouver l’innocence de son client mais la justice n’accepte pas de le remettre en liberté.

Rongé par un sentiment d’injustice, l’homme ne peut se concentrer sur autre chose. Jugeant son honneur bafoué, il n’a de cesse de vouloir rétablir sa vérité. Récemment, un nouvel avocat pense avoir trouvé le document qui peut innocenter définitivement son client, toujours abattu par la situation. Sur la fiche de vente hebdomadaire du buraliste figure bel et bien l’enregistrement de son billet de Loto puis, à côté, une mention évoquant une annulation par le détaillant… Vu ces nouveaux éléments, l’avocat d’Ahmed Allay a sollicité la Garde des Sceaux, Christiane Taubira pour qu’elle ordonne la révision de son procès. A ce jour, la justice ne semble pas encore avoir statué sur son sort et Ahmed Allay reste dépité.

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