Euromillion, le fisc prend-t-il sa part du gâteau ?

euromillion

L’heureux gagnant du dernier Euromillion est portugais. Il peut se vanter d’entrer dans le livre des records comme l’un des plus gros bénéficiaires dans l’histoire de ce jeu. Pour une mise de fonds très modique, il a empoché la coquette somme de 190 millions d’euros ! La France reste en tête au classement du nombre de gagnants de ces super lotos. Le fisc tricolore est-il le grand perdant de ce jeu ?

A première vue oui, quand on sait que tous les gains des tombolas et autres loteries nationales sont exonérés d’impôts et épargnés par les taxes diverses et variées.

Ce sont sans doute les seules rentrées pécuniaires qui échappent à la vigilance du Trésor. Mais est-ce pour autant que l’Etat ne récupère pas une partie de ses billets, distribués aux heureux gagnants ?

Bien sûr que si ! Les loteries sont des opérations très lucratives pour les pouvoirs publics. Rappelons que la recette récoltée grâce aux parieurs est de très loin supérieure au montant des gains distribués. La preuve en est que certains pays multiplient les jeux pour remplir les caisses de l’Etat.

Tout gagnant de l’Euromillion est amené à dépenser tout ou une partie de son pactole. A chaque fois qu’il ouvre son porte-monnaie bien garni et dépense, le percepteur n’est jamais très loin pour prélever sa dîme.

impots

Passons en revue les types de dépenses possibles et les prélèvements fiscaux y afférents. Si le gagnant est père de famille, nul doute qu’il souhaitera attribuer à chacun de ses enfants une partie de sa fortune sous forme de donation-partage. Une fois chez le notaire, il se verra informer que ses attributions de fonds ont été, un temps, exonérées de droit de succession mais que ce n’est plus le cas depuis que la réduction des déficits budgétaires est devenue prioritaire.

Comme la Française des Jeux le préconise, les gagnants sont encouragés à placer une partie de leur cagnotte sous la forme de placements sécurisés sur des comptes rémunérés. Prudente démarche qui permet à l’Etat de prélever sous forme d’impôts une part des plus-values résultant de cette épargne.

Dans les rangs même de ceux qui l’ont mis en place, on parle de supprimer l’impôt sur la fortune. Mais ce n’est encore qu’un projet, future promesse électorale, les gros gagnants au Loto y sont encore assujettis.

L’argent de la chance brûle les doigts, il est compréhensible que les tireurs de bons numéros exaucent leurs vœux comme acquérir un bien immobilier de prestige. S’ils envisagent l’achat d’un château, mieux vaut le trouver en Espagne plutôt que dans le Périgord, les droits de mutation y étant plus indolores. Un bateau pour fendre les flots, une voiture rugissante… toutes ces acquisitions sont frappées de TVA et pour les mettre en marche, d’innombrables taxes sont à payer sur le carburant comme sur le permis de piloter comme celui de conduire. Et on laisse de côté les amendes en tout genre en cas d’incartades.

On comprend que la plupart des grands gagnants répondent favorablement aux sollicitations des avocats et autres conseillers fiscaux qui sauront -moyennant finance- les guider dans le dédale des produits défiscalisés.

Si après tout cela notre fortuné constate que la pression fiscale est encore trop grande, il ne lui restera plus qu’à choisir l’exil, par exemple en Suisse, mais alors l’éthique et le civisme n’y auront pas gagné !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *